Quatre saisons

Comme dans la musique de Vivaldi, ce travail photographique évoque la légèreté des violons qui fait virevolter notre imagination, un peu comme l’appareil au bout de mon bras se confrontant à la nature.

Toujours dans l’esprit de la métaphore musicale, pour illustrer mon propos, je pense aussi au boléro de Ravel parce qu’il donne ce sentiment de déambulation avec le mouvement répétitif nécessaire à la technique photographique.

Les saisons sont le rythme de nos vies qui s’égrainent au fil des ans dans un éternel recommencement.

Chaque printemps nous émerveille comme si nous découvrions la nature pour la première fois, oubliée, endormie qu’elle était dans la froidure de l’hiver.

Ce réveil si spontané nous rappelle que rien n’est figé, mais toujours bel et bien en mouvement, aussi imperceptible que cela puisse paraître.

Le mouvement, c’est le propre de ce travail photographique.

Le flou du mouvement de la main en avant, le flou du mouvement de la main au cours d’une marche. C’est un flou choisi délibérément, maîtrisé qui nous emmène dans un univers plus pictural que photographique.

Il suggère plus qu’il ne montre, c’est ainsi qu’il laisse 

Au regardeur la voie libre pour se projeter dans l’image ou pas.

Philippe Cadu